Existe-t-il un costume français ?

 

Existe-t-il un costume français ? La question peut au premier abord paraitre idiote….

Quelle est la première image du costume qui pourrait symboliser la France ou les français ? Un béret avec une baguette de pain ? Marianne et son bonnet frigien (mais alors là, attention au sein nu, ah les artistes !)

Dans les élections de miss internationales, Miss France porte tantôt une robe avec les couleurs du drapeau français ou alors revêt un costume de French Cancan. Ah les petites femmes de Paris, il n’y a rien de tel pour représenter la France !

Peut-on imaginer un groupe de danses françaises qui présenterait les différentes danses régionales dans un costume français aux couleurs du drapeau tricolore (ce que j’ai déjà vu il y a une trentaine d’années pour un groupe canadien présentant des danses hongroises dans des robes blanches ornées du rubans verts et rouges, couleurs du drapeau hongrois…)

Quand à parler d’un costume européen, la question semble encore plus ridicule.

 

Et  pourtant c’est souvent face à cette question que je me retrouve lorsqu’on me demande si j’ai en location un costume russe, espagnol, oriental  ou asiatique.

 Le proche se distingue,

Pourtant, il se passe dans les autres pays du monde la même chose qu’en France : une distinction régionale du costume avec un particularisme plus pointu qui peut différencier un village, une confession, une appartenance ethnique, une profession, la condition sociale et les différentes périodes de la vie.

Par exemple, pour les alsaciens, la robe rouge et la grande coiffe noire ne représentent qu’un des costumes féminin du Kochesberg, riche région agricole au nord ouest de Strasbourg (et encore distingue-t-on le rouge catholique du rouge protestant), alors que vu du reste de la France (et d’autant plus du reste du monde), il symbolise l’Alsace, tout comme la coiffe et le costume bigouden

pour la Bretagne, la blouse bleue et le chapeau noir pour l’Auvergne (Merci Justin Bridou)…. Mais qui connait ou reconnait les autres costumes traditionnels français quand ce n’est pas celui de sa région ?

J’aime à m’intéresser à ces différences, même si je n’en suis pas une spécialiste, plutôt une voyageuse, une butineuse, une collectionneuse d’anecdotes …

le lointain devient confus et générique

Ayant pratiqué la danse hongroise, je peux reconnaitre  un costume de la région de Sarköz (on a déjà entendu ce nom quelque part, non ?) de celle de Kalocsa (pour les connaisseurs, c’est vraiment facile, il n’y a pas de quoi se vanter, car ce sont deux costumes aussi distinctifs que l’Alsacienne et la Bigouden) mais je n’en connais pas les subtilités.

Quand à l’Orient, l’Afrique ou l’Asie, j’arrive à peu près à distinguer les différents pays, même si parfois certains se confondent un peu dans ma tête et si comme en France, le costume n’est pas une image fixe mais un vêtement qui évolue au cours des siècles en intégrant certaines modes, en les figeant parfois, en subissant certaines influences extérieures le plus souvent de nature commerciales (installation d’industrie textile, routes d’échanges  ou chemins de colportages, influences migratoires)

Le costume africain ?

J’ai fait l’an dernier de faire une conférence sur le costume africain. Ouh la la, mais quel costume ? et quel rapport entre la djellaba d’Afrique du Nord, la  robe Kabyle, le drapé berbère tunisien,  la capulana du Mozambique et le grand Boubou du Mali ?

Une heure, juste de quoi faire un grand survol  d’un continent riche d’un milliard d’habitants, répartis dans 54 états et d’un grand nombre d’ethnies ayant toutes une histoire et un rapport différent à l’art de se vêtir, d’orner les pièces de vêtements, sans compter l’influence majeure de la colonisation et de la christianisation (cachez moi ces seins que je ne saurais voir !!!!).

Mille vies ne suffiraient pas à engranger la masse de connaissances sur les techniques de fabrication des tissus et des vêtements, sur les arts d’ornementation, sur la symbolique des décorations et de l’agencement des pièces, et la mienne est déjà bien entamée. Mais il me reste tout un futur pour explorer, m’émouvoir, m’extasier, et partager avec vous mes petites découvertes sur ce blog ou à l’Atelier pendant l’essayage de l’un ou l’autre costume.

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